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Back to roots - Retour aux racines

Esclaves et prisonniers sur le sol américain, les africains déportés ont tout perdus, leur liberté, leurs pays, leurs familles mais aussi leurs langues, leurs traditions. ils ont du s'adapter et surtout inventer un autre mode de vie et par là m^me se réinventer eux même. La musique partie intégrante de leur vie ne les a pas tout à fait quittée et fut un des ciments de la communauté maintenant afro-américaine.

Quand cela était permis les afro-américains reconstruisirent avec les moyens du bord les instruments de musique laissés en Afrique. Instruments de percussions ou à vents et bien entendu instruments à cordes. Voici pour information et inspiration un petit aperçu, non exhaustif, des instruments africains qui furent à l'origine de la CBG américaine et de ceux qui furent "ré-inventés" après les contacts avec la culture Européenne ou Arabe:

Afrique de l'Ouest et Afrique Centrale

- N'goni,

Le N’goni est un instrument à cordes pincées. Long de 70 cm, il est formé d'une caisse de résonance naviforme en bois massif, recouverte d'une peau de veau et un manche en bois rond et mince ne passant pas pleinement au travers. Les cordes en nylon (4 traditionnellement, mais jusqu'à 7 aujourd'hui) sont fixées à l'aide d'anneaux de cuir, parallèlement au manche de l'instrument qui suit la même ligne que la caisse de résonance. Elles passent sur un petit chevalet en éventail. Le N'goni est aussi connu sous divers noms: hoddu, tidinit, xalam, khalam, kontingo, koni, molo, konde, gaaci,hajhuj, gunbri, ganbare, tehardent (avec les Touaregs), etc. Le nom dépend généralement davantage sur l'endroit où il est utilisé, que sur une différence en apparence. On le trouve principalement dans des pays comme le Mali, le Sénégal, la Mauritanie et ailleurs entre l'Afrique Centrale et l'Afrique de l'Ouest.

(Source Wikipedia)

- Akonting

- Karindula

Le Karindula est une basse traditionnelle géante dur Sud Est du Congo appelée aussi Mbabadoni, Babatoni, Sanduku, ou Kalindula en Zambie. La caisse de résonance est assez grosse pour que  le bassiste puisse s’asseoir dessus.

(Sources The Karindula Sessions)

Afrique de l'Est

- Kibangala

Existe encore ici et là en Afrique de l'Est  c'est un petit luth, appelé Kibangala sur la côte swahili, Gabusi dans les Comores et  Qabous en Arabie Saoudite, à Oman ou Gabbus Ganbus au Yémen . Il est remplacé aujourd'hui presque partout par le oud arabe beaucoup plus grand. C'est peut-être l'ancêtre du luth.

Le corps et le cou sont assez petits et taillé dans un morceau de bois. La partie inférieure du corps est creusé, et recouverte d'une peau. Il dispose d'un chevillier en forme de faucille, qui se terminent généralement par un carré à l'avant, avec des chevilles des deux côtés. Il n'a pas de frettes. Il a 4 doubles cordes (8 donc) et est joué avec un plectre.

Cet instrument a voyagé il y a des siècles grace aux marins arabes (tout comme le Oud) jusqu'au  Sud-Est asiatique, où appelé Gambus il est encore joué à Sabah et au Brunei et même à Mayotte dans l'Océan Indien.

Madagascar

- Kabosy

Le Kabosy, Kabosse ou Kabossy provient de Madagascar. C'est une petite guitare rustique très ancienne fait à l’origine d’une carapace de tortue tendue de peau de zébu. De nos jours c'est une guitare de 70 cm de long, avec une caisse de résonance rectangulaire (ce qui le fait ressembler le plus  à nos CBG) ou parfois ovale en bois ou jerrycan percée d'une grosse ouïe en son centre. Son manche a des frettes ne couvrant pas toute la largeur de la touche. Il est monté de six cordes (nylon ou métal) fixées sur des chevilles  à l'ancienne.

(Source Wikipédia)

- Zeze

Le Zézé est un instrument à cordes de l'Afrique sub-saharienne. Il est également connu sous le nom Tzetze et Dzendze, et à Madagascar est appelé Lokanga voatavo, Lokango voatavo. Il a 1 ou 2 cordes acier ou faites de câble de frein de bicyclette.

Afrique du Nord

- Hajhuj 

Le hajhuj - aussi nommé hajhouj, sentir ou  guembri, gumbri ,gunbri ou encore gunibr - est le luth des Gnawas, ces descendants d'esclaves noirs qui, depuis le XVI^e siècle et peut-être déjà avant, ont été emmenés du Sahel vers le Maroc. Il est aussi  joué par les Berbères et les Touaregs du Sahara et il peut donc être trouvé à la fois dans le nord (Maroc) que dans le sud (Mali) du désert. Parfois, lxgimbri, gumbri ou guembri, ou gunbri ou gunibri (mais voir aussi les instruments furtheron).

Le hajhuj est essentiellement similaire qu n'goni, mais il est beaucoup plus grand et a généralement une silhouette carrée (ou presque carré), avec une forme de demi-cylindre ou un bol en arrière. Il a 3 grosses cordes
Sur le dessus du cou du manche il y a souvent un dispositif en laiton avec des anneaux, afin d'ajouter des effets supplémentaires de son. 

(Source http://www.mim.be/)

- Gunbri

Le Gunbri est un autre luth populaire du Nord du Sahara,  joué principalement par les Berbères et les tribus Rwais au Maroc. Ces autres noms sont guimbri, guembri, gembri, gimbri, gambré, gombri - une version plus petite de la gunbri est appelé swisdi ou suissen et utilisé par des chanteurs urbainst. Une version plus grande, est appelé loutar (ou lotar - voir plus bas), est utilisé dans la région du Moyen-Atlas par les imdyazn amazigh (bardes). C'est un instrument à la caisse creusée dans un bloc en bois et au  manche "semi-embroché" dans celle-ci. La table est constituée d'une peau de chèvre tendue au dessus de celle-ci.  Le manche et les chevilles sont tournées sur un tour. Le bois est généralement laissé brut. Il possède 4 cordes qui s'appuient sur un chevalet flottant et sont fixées à l'extrémité du manche à travers un petit trou dans la peau.

- Gunibri

Le gunibri est une petite gunbri, avec 3 cordes. Il en existe plusieurs sortes, elles sont traditionnellement réalisées  avec une carapace de tortue, (Il est alors appelé Fakroun ou fakrun = "tortue"), et une peau épaisse tendue sur la caisse de résonance . Le corps peut également être fait comme le gunbri de bois évidé.

Il existe un modèle plus gros de Gumbri utilisé dans la musique Stambeli, qui est une cérémonie de transe, réalisée par les descendants des anciens esclaves sub-sahariens, vivant encore dans Tunisie.

Ce gumbri est fabriqué à partir d'un grand tambour (anciennement un morceau de bois évidé, de nos jours souvent un pot vide). avec une peau peau (de chèvre) collé. Le dos est fermé, mais sur le côté est un trou, de sorte que le joueur peut garder des choses à l'intérieur du tambour.

Un bâton en bois rond est insérée à fond dans le corps, et 3 cordes en nylon y sont fixées par  des bandes de cuir mobiles. Une plaque de métal avec de  nombreux anneaux métalliques est insérée entre les cordes, et le chevalet à  l'extrémité du manche . Cet appareil est conçu pour retentir lorsque la caisse  est frappée.

- Loutar

La loutar  (ou lutar ou Outar), utilisé dans la région du Moyen-Atlas par les imdyazn amazigh (bardes).. Cet instrument est beaucoup plus grand (0,90 m ou plus), et est très similaire à la gunbri.

Le corps est réalisé d'une seule pièce de bois, évidé. Une peau (de chèvre) est tendue sur le front ouvert, et collé sur les bords, et est souvent fixé avec des clous à tête ronde. La forme du corps est généralement assez mince, mais vous pouvez également voir des corps qui sont assez large sur la moitié inférieure. Il possède 4 cordes

- Lotar

Le lotar est un autre luth de style gunbri de la tribu Rwais dans les montagnes du Haut Atlas du Maroc.

Il a 2, 3 ou 4 cordes, tenues par de grandes chevilles rondes. Le manche est tourné sur un tour et habituellement peint avec des anneaux de couleurs vives - vert, jaune, rouge et noir. Le corps est réalisé à partir d'un morceau de bois, ou une noix de coco, ou de tout autre objet en forme de bol.

- Oud arbi

L'oud,ou  ud , outi est un instrument à cordes cordes pincées très répandu dans les pays arabes, en Turquie, en Grèce, Azerbaïdjan, et en Arménie. Son nom vient de l'arabe al-oud (signifiant « le bois »), terme transformé en Europe en laute, alaude, laud, liuto, et finalement luth. En Extrême-Orient, il a probablement inspiré le pipa chinois, et le biwa japonais. Le barbat (persan) en est très certainement à l'origine

Il bien entendu a de nombreux cousins (comme la kouitra ou kwitra) qui ne différent que par la forme et le nombre de cordes selon les pays et les traditions musicales.

A noter une création "récente" (1960)  le Mondol trés populaire au Maghreb qui est un croisement de guitare, de mandoline et de oud avec 4 ou 5 cordes

(Source Wikipédia)

Afrique du Sud

- Ramkie

Le ramkie est la faleuse «blik kitaar" de l'Afrique Australe, une guitare faite maison, à l'aide d'un bison d'huile vide pour le corps. elle possède  4 à 6 cordes  faites de fil de frein de bicyclette ou e fils de pêcher. Le ramkie se trouve principalement en Afrique du Sud, le Botswana, la Namibie, la Zambie et le Malawi.

Un cas à part la guitare Africaine

En Afrique, la guitare (espagnole ou de l'Ouest) est probablement l'instrument le plus joué qu ce soit en acoustique ou en électrique. Faute de moyens financiers mais pas de ressources beaucoup de guitares sont donc "home made" avec 3, 4, 5 ou 6 cordes en fil de frein de vélo et souvent en open tuning. Quelque part c'est de la CBG. Les techniques de jeu sont souvent basées sur celles du n'goni avec alternance du pouce et des doigts dans le style du jeu de luth (index tendu) et "tapping" rythmique sur le devant. On pourra écouter quelques-uns des joueurs (ici du Mali mais toute l'Afrique en regorge)  les plus célèbres de la discipline comme : Ali Farka Touré, Habib Koita et Djelimady Tounkara. Et se rendre compte des liens étroits qui unissent les musiques africaines et afro-américaines.

Sources

La plupart des informations ci-dessus ont été trouvées dans les sites référencés mais surtout dans Atlas of Plucked Instruments,  la bible quand aux recherches sur les instruments à cordes du monde entier. On pourra notamment à travers ce site (mais aussi en cherchant sur YouTube) écouter le son de ces "guitares".

- Gurumi